The Coalition for Gun Control/Pour le Controle des Armes

Par: Le Devoir, 4 décembre 2009, Registre des armes à feu – Libre-service à la GRC. Guillaume Bourgault-Côté

Posted by cgccanada on December 4, 2009

Ottawa — Après les guichets de supermarché et les pompes à essence, voici l’information libre-service. La Gendarmerie royale du Canada (GRC) refuse désormais de répondre verbalement à toute question des médias concernant le registre des armes à feu: les demandes sont systématiquement renvoyées au site Internet.  C’est ce que Le Devoir a pu constater dans les derniers jours. Une demande d’entrevue téléphonique pour une mise en contexte d’informations factuelles sur le registre des armes à feu a été refusée… parce qu’il est interdit au personnel de discuter du sujet, a-t-on expliqué. Les questions portaient sur des détails techniques liés au registre et ne comportaient aucun enjeu politique.Selon les explications d’une relationniste, «toute l’information est disponible sur Internet». Des liens nous dirigent vers le site de l’organisme, effectivement assez complet.Mais on comprend implicitement que le site Internet sert aussi à éliminer les interventions orales sur un sujet qui demeure délicat à Ottawa. «On ne peut répondre à aucune question sur le registre», explique-t-on poliment à la salle de presse téléphonique.Interrogée sur l’utilité d’un service de presse payé par des fonds publics réduit à diriger toutes les demandes d’information vers un simple site
Internet, l’agente d’information n’a pu que reformuler l’interdiction de répondre aux questions touchant de près ou de loin le registre. Il ne fut pas possible non plus de savoir à qui une plainte pouvait ê re déposée concernant cette politique, puisqu’il s’agissait d’une
question liée au registre des armes à feu…Au cabinet du ministre de la Sécurité publique, on nie catégoriquement être à l’origine de la directive. Des représentants du ministre Peter Van Loan cherchaient en après-midi la source de cette politique. Les quelques explications fournies par la GRC font quant à elles valoir que le site Internet de l’organisme est complet et qu’il a été spécialement créé pour répondre virtuellement à toutes les questions.Le gouvernement conservateur cherche depuis 2006 à démanteler le registre des armes à feu, créé en 1995 par le gouvernement Chrétien dans la foulée de la tuerie de Polytechnique. Deux projets de loi visant le démantèlement du registre sont actuellement à l’étude à Ottawa. Le Sénat se penche depuis avril
sur le projet S-5, alors que la Chambre des communes a adopté en novembre en deuxième lecture le projet de loi C-391. Ce dernier devra être débattu en comité parlementaire avant de revenir en Chambre pour une possible adoption en troisième lecture.En théorie, les trois partis d’opposition sont opposés à l’abolition du registre. Mais comme le projet C-391 a été introduit par une députée et non pas par le gouvernement, les libéraux et les néo-démocrates n’ont pas imposé deligne de parti à leur caucus. Au t otal, 20 députés de l’opposition ont donc appuyé le projet de la députée conservatrice le 4 novembre. La GRC gère officiellement le registre depuis mai 2006. Jusqu’alors, le Centre canadien des armes à feu — un organisme indépendant — s’occupait de la gestion.

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